28 août 2025

Comment la participation citoyenne transforme les projets urbains

Réglementaire ou volontaire, la concertation donne aux publics concernés l’occasion de s’impliquer activement dans les opérations d’aménagement. Elle crée de véritables espaces d’échange entre toutes les parties prenantes qui améliorent les projets et favorisent leur appropriation. 

Acteurs à part entière de la fabrique de la ville, les citoyens, habitants et usagers y contribuent au travers de multiples dispositifs de concertation. Ceux-ci créent des temps d’information et d’échange qui permettent de faire évoluer concrètement les projets d’aménagement, en bénéficiant de l’expertise d’usage du public. Ce dialogue se déroule dans le cadre de procédures réglementaires telles que les enquêtes publiques, concertations préalables ou consultations dématérialisées sous la forme de participation du public par voie électronique, mais aussi de différents dispositifs volontaires de participation citoyenne. 

Des modalités de concertation citoyenne multiples

Le groupe Oppidea Europolia porte une ambition forte dans ce domaine, avec la conviction qu’un débat public de qualité constitue avant tout l’opportunité d’améliorer la pertinence des projets et de les enrichir. La concertation préalable à la création de la ZAC Paleficat – Rives de l’Hers, qui s’est déroulée au dernier trimestre 2024 et dont le bilan a été approuvé le 10 avril dernier en Conseil Métropolitain, a ainsi proposé de nombreux temps d’échange avec le public, sous la forme de réunions publiques, de stands mobiles sur site, ou encore de balades participatives.

Autre exemple, Grand Matabiau quais d’Oc illustre particulièrement bien l’étendue des possibilités en matière de concertation volontaire. Quasiment chaque mois, des événements sont organisés pour intéresser les habitants et riverains aux différentes dimensions du projet. Cette mobilisation va de la consultation sur des aspects très localisés, comme la configuration précise d’un espace vert ou d’un cheminement piéton, à des déambulations urbaines permettant de découvrir le projet de manière informelle sur le terrain, et jusqu’à des échanges plus généraux sur la ville et l’aménagement. Certaines rencontres, comme les « Rendez-vous de Grand Matabiau », sont conçues dans une configuration spatiale innovante, dite du « cercle samoan », afin de lever les freins à la participation et d’inciter chacun à s’exprimer librement.

 

La méthode du cercle samoan, mise en œuvre dans le cadre des « rendez-vous de Grand Matabiau », repose sur une disposition de l’espace en cercles de parole et d’écoute où tout le monde est au même niveau, favorisant un débat apaisé et respectueux grâce à la proximité des intervenants.  

 

 

Oppidea Europolia expérimente aussi des nouveaux formats d’intelligence collective. Cela a été le cas avec les analyses participatives qui ont impliqué les habitants et les associations de quartier dans l’étude des offres présentées par les groupements candidats au Grand Challenge pour la 3e phase de La Cartoucherie. Des groupes de citoyens volontaires ont également participé à l’étude des 5 projets candidats de la future Halle des mobilités située face à la gare Matabiau. A Balma, la rédaction d’un cahier des attentes citoyennes pour le nouveau quartier Garrigue a permis d’échanger avec les habitants et riverains sur les facteurs de réussite de ce nouveau projet d’aménagement. 

 

Des effets directs et indirects

Les démarches de participation ont un impact très concret sur les projets. Par exemple, à La Cartoucherie, le plan du futur parc (1 hectare) a été imaginé après plusieurs temps de concertation avec les citoyens : stands sur l’espace public, questionnaire en ligne puis atelier en salle pour dessiner les différents scénarios. L’aménagement du square des Magasins Généraux, inauguré fin mai à Grand Matabiau quais d’Oc, a pris en compte les contributions citoyennes sur le design de l’aire de jeux, l’installation de panneaux explicatifs sur l’histoire du site ou encore la plantation d’arbres suffisamment hauts pour avoir de l’ombre. Si toutes les propositions ne sont pas réalisables, notamment pour des raisons techniques ou financières, toutes font l’objet d’un traitement sincère et transparent. 

Quoi qu’il en soit, l’apport de la concertation se mesure aussi dans la meilleure appropriation des projets par l’ensemble des parties prenantes. Ces espaces d’échange organisent en effet la rencontre entre les différentes visions des techniciens, des élus, du public. Par le dialogue constructif, chacun peut prendre conscience des besoins, des attentes, des contraintes, des intérêts en jeu, et ainsi former un avis éclairé sur le projet, permettant de construire une réponse commune. 

Loin de se limiter à la conception et à la programmation, la participation citoyenne intervient à toutes les étapes des projets. Les dispositifs d’urbanisme transitoire comme la « Maison Malepère » dans le quartier éponyme ou « Place commune » à Grand Matabiau sont des leviers d’appropriation et de préfiguration de la future vie de quartier durant les phases de chantier. Ces démarches transitoires ont un volet participatif à travers une « programmation ouverte » directement alimentée par les habitants et tournée vers leurs besoins. Et une fois les travaux achevés, l’animation territoriale se poursuit : les évènements festifs comme la « Guinguette de Saint-Martin » ou les temps d’accueil des nouveaux habitants participent ainsi au développement de la convivialité et de la cohésion sociale du quartier.

 

Pour aller plus loin, consultez l'interview de Maxime Lestien, Responsable concertation et animation territoriale chez Oppidea Europolia.

 

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